HALLOWEEN
- Feriel

- 2 nov.
- 4 min de lecture
Ding-dong « Des bonbons ou un sort » - voilà une phrase qui m’a surprise alors que j’allais ouvrir la porte Vendredi soir. Cette petite fille qui me tendait son seau à friandises n’était d’aucune mauvaise intention, mais rendez-vous compte de ce que nous faisons dire à nos enfants « pour le fun ». Une menace de sort complètement validée et encouragée par les parents. Pourtant chaque mot est énergie, chaque phrase est énergie, chaque action est énergie et chaque célébration est aussi énergie… Rien n’est anodin / sans conséquence énergétique.
•
Alors quelle est l’énergie derrière cette célébration ?!
•
Valeurs inversées : Généralement, les réfractaires d’Halloween, sont des réfractaires à l’Américanisation, plus qu’à la symbolique qui se cache derrière cette fête. Pourquoi prendre Halloween aux Américains et pas Thanksgiving ?! Ah ben non c’est tellement plus marrant de fêter la mort dans peur que de célébrer la gratitude dans le don … encore de belles valeurs inversées où le mal est glorifié à défaut du bien. De plus, la mort est associée au morbide (maladif, dépravé, anormal). Les parents deviennent acteurs passifs alors que les enfants prennent le lead. Faire peur est autorisé. Manger du sucre est encouragé. Mais où passent nos valeurs, le temps d’un soir ?!
•
Le gore : sang, tête de mort, oeil tombant, morsure, teint jaunâtre, apparement plus c’est gore mieux c’est. Cette célébration de la mort ne se fait pas dans la joie et la célébration du passage de l’âme dans un autre monde comme cela est le cas dans de nombreuses traditions et cultures, qui considéraient la mort comme la continuation de la vie. La mort en soi, pourrait donc être fêtée et célébrée dans la joie, telle une façon d’honorer la vie. Mais pour Halloween, il n’y a rien de joyeux, glorieux, ni même enfantin; c’est bien tout l’opposé qui est recherché. Vampires, morts vivants, fantômes, sorcières au bûcher, maisons hantées, un message inconscient qui renforce en nous (et chez nos enfants, car je vous rappelle que c’est une fête pour les enfants en occident …) cette peur de la mort.
•
Traumatisme : La peur et l’angoisse à l’honneur. Comme si le gore ne suffisait pas, on crée pour Halloween des mises en scène qui font peur. De la poupée qui sort de sa boite pour nous faire sursauter, aux cris maléfiques dans les couloirs, en passant pour tous les films d’horreur Hollywoodien, pour Halloween il faut se faire peur !
Quand je vivais aux états-unis, je n’ai jamais compris le plaisir que certains pouvait avoir à se faire peur. En effet, le niveau de mise en scène dépasse l’imaginable, je garde ces exemples à vous raconter au studio. Mais même si nous n’en sommes peut-être pas à ce niveau là de traumatisme, sachez qu’on y arrive quand je vois l’allure à laquelle cette fête évolue chez nous.
•
Pour le corps il n’y a aucune différence entre le réel et le fictif. En effet, un enfant (comme un adulte) qui a peur devant un film d’horreur, génère exactement les mêmes réponses physiologiques que si cette personne vivait une « vraie raison » d’avoir peur. C’est bien pour cela que vous sentez la peur physiquement dans votre corps même si vous êtes tranquillement installé chez vous (nervosité, mal au ventre, sueur, rythme cardiaque qui accélère, etc.). L’organisme réagit en terme de « peur perçue » et non en terme de « peur vécue ». C’est la perception de la situation qui affecte le corps. Ainsi à chaque « fausse peur » pour le fun, vous ancrez un traumatisme, affaiblissez votre système nerveux et puisez dans vos réserves.
•
Les friandises : pour ajouter à tout cela, je finirai avec ces bonbons distribués à gogo. Sucre, sucre et encore sucre, de quoi rendre ces enfants bien « excités » voire « drogués » car aujourd’hui le sucre est bel et bien comparé à une drogue dans le milieu de la santé. Addiction, excitation, sevrage, affection des voies cognitives (mémorisation, apprentissage, etc.) … vive les bonbons. Sans parler de tous les additifs, arômes artificiels, exhausteurs de gout, conservateurs, et autres produits chimique qui représentent autant de polluants grandement néfastes pour le corps. Mais sans sucre les enfants ne s’intéresseraient pas à cette fête : le paradoxe du plaisir en récompense au mal et à la peur qu’on leur inflige.
•
Halloween serait-il un pacte avec le mal qui est glorifié par notre société occidentale ? Halloween vous donne-t-il l’impression de célébrer la mort à sa juste valeur ? Rappelons-nous « l’Action Juste » de Bouddha. Une action juste sur son chemin spirituel est de conscientiser l’impact physique mais aussi subtil de nos actions; « Ne pas nuire » régnant en son coeur. Je crains que la fête du « sang » ne crée plus de mal qu’on ne le conscientise dans l’aspect plus subtil de notre existence.
Je ne cherche à culpabiliser personne ici, mais plutôt à apporter un regard différent sur des évènements ou des situations qui nous paraissent anodines et que l’on répète parce que « tous le monde le fait » et qu’une bonne dose de marketing nous y invite expressément. Célébrer la mort c’est possible et ce sans passer par la peur, les friandises et les menaces.
Paix à toutes les âmes 💫


